Ça fait un moment que tu te cherches, sans vraiment te trouver. Étrange, décalé.e, bizarre, paumé.e, pas à ta place, tu ne sais plus où chercher. On t’a déjà parlé d’autisme, mais ça ne te dit rien. Cet article t’aidera à savoir si c’est une piste à explorer (ou pas). A quoi ressemble une personne autiste qui s’ignore ?
L’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui affecte en particulier la communication et les interactions sociales. Les signes de l’autisme varient d’une personne à l’autre. Il peut être difficile de se reconnaître, et de comprendre ce qui se cache derrière des termes spécifiques qui ne parlent pas à tout le monde. Cet article n’est pas là pour entrer dans des détails techniques indigestes, mais pour proposer un premier regard pour les « non-initié.es ».
Autisme non diagnostiqué chez l’adulte : des points d’appel génériques
Une des caractéristiques commune des personnes autistes adultes, diagnostiquées ou non, est le camouflage social ou masking. C’est l’ensemble des comportement adoptés pour se « fondre » dans les situations sociales, alors qu’il ne nous correspondent pas. C’est un réflexe de survie dont on n’est pas toujours conscient.e. Aussi, les caractéristiques autistiques sont d’autant plus difficiles à reconnaître selon qu’on utilise beaucoup le camouflage social, volontairement ou non. Les femmes sont réputées meilleures en masking, mais cela concerne n’importe quelle personne autiste à des degrés différents, quel que soit son genre. Le camouflage social entraîne un épuisement important et une estime de soi dégradée.
Les signes les plus courants, menant vers un questionnement quant à un éventuel TSA sont une anxiété et/ou une anxiété sociale importantes, un isolement (choisi ou non), des difficultés dans la gestion des imprévus, des troubles attentionnels, un attachement inhabituel aux règles et règlements. La personne est possiblement taxée d’excentrique ou de bizarre. Elle peut avoir adopté volontairement un look décalé, parfois enfantin.
Les personnes en questionnement ont souvent un parcours de soins psychologiques et/ou psychiatriques. Il y a une prévalence élevée de problèmes de santé mentale dans la population autiste. Les autistes qui ignorent leur condition, peuvent avoir été diagnostiqué.es en dépression, en burn-out, souffrant de trouble bipolaire, de trouble de la personnalité borderline (etc.), ou encore avoir reçu un autre diagnostic de trouble neurodéveloppemental, comme le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. On a pu également prétendre que leurs difficultés était dues à un Haut Potentiel Intellectuel. Ces diagnostics peuvent être erronés, ou réels mais insuffisants pour comprendre les problématiques auxquelles la personne est confrontée. C’est l’errance diagnostique.
Les troubles du spectre autistique entraînent différentes particularités, plus spécifiquement dans la socialisation et la communication, dans les fonctionnements émotionnels et sensoriels ainsi que dans le traitement cognitif.
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1-L’autisme entraîne des difficultés de socialisation
La socialisation est l’une des difficultés principales chez les autistes. Un contact visuel inhabituel, interprété comme fuyant ou trop soutenu, peut nuire aux échanges. Les interactions, amicales comme professionnelles, sont marquées de « faux-pas » sociaux et d’incompréhensions. Il y a souvent une forte instabilité (sociale, amicale, professionnelle), ou au contraire une hyperstabilité (mêmes fréquentations, même emploi, etc. , sur de nombreuses années). Il existe une difficulté à entretenir ou maintenir ces relations, ce qui peut déboucher sur un isolement marqué, même chez les personnes les plus stables.
Les personnes autistes montrent souvent une naïveté sociale, une crédulité dans les échanges et la compréhension des situations. Certaines personnes imitent leurs pair.es pour être mieux acceptées, mais sans pour autant performer dans les relations.
2-L’autisme entraîne des difficultés de communication
En matière de communication, les personnes autistes éprouvent régulièrement des difficultés à repérer l’ironie, le sarcasme et le second degré chez leurs interlocuteurices. Les échanges, oraux comme écrits, sont souvent source de quiproquos.
Il existe aussi des spécificités dans l’utilisation du langage ; le vocabulaire peut paraître très élaboré, particulièrement précis, ou encore obsolète. Le ton est souvent mal adapté à la situation, jugé trop froid, cassant ou monocorde, alors que le volume de la voix n’est pas toujours maîtrisé. Par ailleurs, les périodes de fatigue ou d’angoisse peuvent rendre mutique ou presque.
Des difficultés sont présentes dans la communication non verbale, en particulier dans l’interprétation des comportements et expressions du visage.
3-L’autisme entraîne des particularités émotionnelles
La gestion des émotions est complexe dans les troubles du spectre autistique. Les autistes peuvent rencontrer des difficultés à identifier leurs émotions, bien qu’elles soient présentes, et à ne pas les exprimer de la manière attendue. Iels peuvent éprouver une gène importante à communiquer sur leurs émotions, ou ne littéralement pas trouver les mots adéquats. L’expression de l’empathie est inhabituelle, plutôt tournée vers la proposition de solutions efficaces.
Les situations d’injustice, comme la souffrance animale, peuvent provoquer de vives réactions, qui paraissent en décalage avec une émotivité peu visible au quotidien.
4-L’autisme entraîne des particularités sensorielles
Les autistes ont d’importantes particularités sensorielles, qui peuvent être source de satisfaction comme d’inconfort. On parle d’hyper et d’hypo sensibilités : comparé à la norme, les personnes autistes ressentent soit plus soit moins fort tout ce qui a trait aux différents sens. Iels adoptent des comportement d’évitements, comme fuir les endroits bruyants, ou préférer les lumières tamisées.
Les mouvements répétitifs sont une caractéristique importante des TSA. Ceux-ci peuvent être très discrets (se frotter les doigts entre eux, remuer le pied, toucher un textile agréable…) ou au contraire visibles (taper dans ses mains ou les remuer, tourner sur soi-même…). Ces mouvements stimulent les sens et ont une fonction de régulation émotionnelle.
Certaines personnes autistes présentent une gestuelle particulière, plus raide qu’à l’accoutumée, et/ou peuvent être maladroites, avec une tendance aux accidents, aux chutes et aux blessures.
5-L’autisme entraîne un traitement cognitif particulier
Cognitivement, les autistes ont des capacités d’analyse particulières. Le traitement de l’information peut être plus rapide et/ou organisé différemment. Iels se montrent souvent perfectionnistes et prêtent une attention particulière aux détails.
Les autistes sont capables, malgré leurs troubles attentionnels, de focaliser toute leur attention (et leur énergie) sur un ou plusieurs sujet précis. Cet intérêt peut leur faire oublier de manger, de dormir…C’est ce qu’on appelle un intérêt spécifique. Cet intérêt amène à compiler des informations, collectionner des objets, se former à des sujets complètement inconnus de manière autodidacte, entre autres.
Le ton utilisé dans la restitution d’informations maîtrisées à travers les intérêts spécifiques peut paraître hautain, ou inadapté, comme pointant systématiquement les erreurs ou imprécisions des interlocuteurices.
Si tu te reconnais dans une majorité de ces points, l’autisme est peut-être une piste à creuser pour comprendre tes particularités. Il est important de noter qu’il s’agit d’un premier niveau d’information n’ayant aucune valeur diagnostique. Si tu souhaites poursuivre dans cette voie, le lien ci-dessous te permet d’accéder à une page qui propose des tests en ligne.
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1 réflexion au sujet de “Et si j’étais autiste ? 5 points pour t’aider à comprendre les signes d’un possible TSA”