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Autisme : une relation entre fatigue et comportements défis

Résumé de l’étude : « La fatigue en tant qu’évènement contextuel dans les comportements défis chez les personnes autistes« , Research in Autism Spectrum Disorders, 2016.

femme regardant à travers une fenêtre cassée

Les troubles du comportement tel que l’auto et l’hétéro agression, les accès de colère et les destructions, ont été beaucoup investigués par la recherche au regard de leur impact négatif sur la qualité de vie des personnes autistes.

La recherche montre (e.g., Carr et al.,1999) que les interventions sur les comportements défis sont deux fois plus efficaces si elles sont basées sur une analyse fonctionnelle avec observation des facteurs qui font naître et maintiennent les comportements défis.

« L’analyse fonctionnelle est une méthode qui vise à comprendre les comportements défis en analysant en amont les évènements contextuels, les antécédents immédiats et les conséquences des comportements défis. Elle permet d’identifier les facteurs qui déclenchent ou maintiennent ces comportements. »

Il n’est pas toujours facile d’identifier les facteurs qui prédisent et maintiennent les comportements défis (McGill, 1999). En efffet, certains d’entre eux sont liés à des facteurs biologiques, difficilement observables, tels que des douleurs, la maladie, ou encore la fatigue (Carr & Smith, 1995).

De précédentes recherches montrent que les troubles du sommeil sont associés à une augmentation des comportements défis (e.g., Adams, Matson, & Jang, 2014; Matson, Ancona, & Wilkins, 2008).

La fatigue est souvent définie comme une sensation interne et subjective (par exemple, Hawley et Wolfe, 1997) ou un «état biocomportemental» (Guess et al., 1988) induit par divers facteurs en plus des problèmes de sommeil : activité physique prolongée, températures extrêmes, manque de sucre, de sel ou d’eau dans le corps.

Ces études indiquent que le manque de sommeil est associé à une fréquence accrue de comportements défis soit lors des séances avec des demandes faites à la personne (dans les trois premières études), soit lorsque l’individu est empêché d’obtenir un renforçateur (Horner et al., 1997).

Les personnes autistes ou DI ont des difficultés à communiquer leurs états mentaux internes. Il est souvent plus pertinent d’identifier la fatigue sur la base d’indicateurs comportementaux observables : apparence du visage (Brazelton, 1984), paupières qui semblent lourdes (Guess et al., 1988), ou bâillements.

Les participants sont plus enclins à avoir des comportements défis lorsque la fatigue est présente (évènement contextuel) et que des demandes leur sont formulées (antécédent).

poing cassant une vitre

La fatigue pourrait augmenter l’aversion des demandes et des exigences de la tâche. >Elle augmenterait le renforcement négatif et entraînerait une augmentation du comportement problématique de fuite.

Des interventions à plusieurs composants, ciblées à la fois sur l’événement contextuel (fatigue) et l’antécédent (demande), entraîneraient une probabilité accrue de réalisation de la tâche sans comportement défi.

Selon Bailey et Pyles (1989), une intervention fondée sur les conséquences, qui utilise des procédures aversives pour réduire le comportement agressif ou auto agressif d’un individu dont le comportement est influencé par des événements biologiques, est contraire à l’éthique.

Ils notent que les personnes sans déficience intellectuelle ni autisme, évitent les exigences liées au travail en réponse à la maladie. Elles peuvent rester à la maison et se reposer. Les personnes qui n’ont pas la capacité ou la possibilité de communiquer sur leur état peuvent utiliser un comportement problème pour parvenir au même résultat.

Plusieurs études (e.g., Bailey & Pyles, 1989; Bosch et al., 1997; Gunsett et al.,1989; Horner et al.,1996) montrent que d’autres évènements contextuels liés à des facteurs biologiques, (allergies, otites, constipation, problèmes urinaires), peuvent affecter le comportement.

homme se tenant la tête dans les mains

Cette étude montre que la condition « fatigue+exigences » est la seule dans laquelle des niveaux substantiels de comportement défis sont constatés.

La combinaison d’un inconfort lié à la fatigue et d’exigences est associée aux taux les plus élevés de comportement défi. Une intervention basée sur la prise en compte de ces deux facteurs est associée à une réduction significative des comportements défis.

Référence : Christopher E. Smith, Edward G. Carr, Lauren J. Moskowitz, Fatigue as a biological setting event for severe problem behavior in autism spectrum disorder, Research in Autism Spectrum Disorders, Volume 23, 2016, Pages 131-144

Par Natacha Eté, février 2021

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